Synopsis
La vie de Paul bascule le jour où sa femme Sarah disparaît subitement. Après une année de recherches infructueuses, Paul est un homme brisé, rongé par le doute et la culpabilité. Sa dernière chance est peut-être de tout reprendre à zéro : déménager avec ses deux enfants à Saint-Malo, la ville où il a grandi. Mais des rencontres inattendues vont donner à ce nouveau départ une tournure qu’il n’imaginait pas.
Equipe & Casting
Réalisateur : Jalil Lespert
Scénario : Jalil Lespert, Olivier Adam, Marion Laine
Avec : Benoît Magimel, Isabelle Carré, Antoine Duléry, Ramzy Bedia, Bouli Lanners, Audrey Tautou, Marie-Ange Casta, Lubna Azabal, Aurore Clément, Hugo Fernandes, Daniel Duval, Nicolas Briançon, Mélanie Leray, Jean-Édouard Bodziak, Pascal Orveillon
Programmation & Présentation
Présenté par Festival Directors
Friday, March 30 – 5:00 p.m at the Byrd Theater ~ 1h31 ~ Parental Guidance
Plus d’informations
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Comment avez-vous abordé ce deuxième film ?
J’étais bien plus serein en réalisant mon deuxième film que le premier. Après 24 mesures, je me suis dit que pour le suivant il me faudrait un scénario plus solide, moins empirique. J’attends de ce nouveau film qu’il m’apprenne encore plus sur l’art du cinéma. Je souhaite aussi qu’il me permette d’en faire d’autres et qu’il touche les spectateurs. Ce serait formidable qu’il les émeuve.
Comment vous est venue l’idée de ce projet ?
Comme Olivier Adam avait bien aimé mon premier long-métrage et que nous sommes de la même génération, il m’a proposé de lire son roman. C’était en 2008. Des vents contraires m’a tout de suite plu. Il m’a alors expliqué qu’un projet d’adaptation pour le cinéma était en cours mais que personne n’avait acquis les droits. Plusieurs noms de réalisateurs lui avaient été proposés. Il m’a avoué avoir pensé à moi. J’ai dit banco direct !
Qu’est-ce qui vous a plu dans le roman ?
Du roman, je tenais absolument à conserver deux aspects. Tout d’abord, c’est une histoire de cœur qui palpite. Il est question de la relation d’un père avec ses deux enfants. Ensuite, je voulais aborder la reconstruction d’un homme avec l’aide de son entourage malgré le deuil impossible de sa femme disparue. L’idée c’est que, même si on ne s’en rend pas compte, on a toujours besoin d’autrui.
Vous êtes donc en parfaite osmose avec Olivier Adam ?
Ma première rencontre avec Olivier Adam remonte à 2002. J’avais adoré son troisième roman Poids léger. J’ai cherché à le rencontrer pour lui faire part de mon enthousiasme et voir si une adaptation pour le cinéma était envisageable. Mais les droits étaient déjà pris. Nous sommes restés en contact. En 2004, il m’a envoyé un recueil de nouvelles qu’il venait de publier, appelé Passer l’hiver. Une d’entre elles m’a touché. Elle parlait d’un jeune type qui sort de prison. Je l’ai adaptée pour en faire mon deuxième court-métrage De retour.
Comment êtes-vous passé du roman au scénario ?
J’ai d’abord élagué certaines des histoires du roman car les personnages en vivent beaucoup. Mais il était essentiel que Paul Anderen, le pilier central, soit très entouré. Anderen, ça veut dire « autres » en allemand. Ses rencontres l’aident à gravir des paliers et à s’en sortir un peu plus. Chacun a une histoire qui interagit avec la sienne. Ils participent tous à sa reconstruction. J’ai ensuite travaillé sur sa progression psychologique jusqu’à atteindre son objectif ultime : l’échappatoire. Du roman, j’ai essayé de garder cette espèce de spirale qui broie le personnage principal. Il touche le fond mais doit absolument tenir pour ses enfants.
Comment avez-vous procédé au choix des acteurs ?
Contrairement à mon premier film, écrit pour Benoît Magimel et Sami Bouajila, cette fois je n’ai pas pensé à des acteurs en particulier. Je me suis concentré sur l’histoire en me disant que le comédien le plus à même de jouer Paul s’imposerait ensuite. Mais les choses n’arrivent pas forcément par hasard ! Doucement mais sûrement et sans doute parce qu’on avait déjà travaillé ensemble, il était indéniable que Benoît se glisserait dans la peau du personnage principal. Je suis ravi aussi qu’il ait Antoine Dulery, Ramzy Bedia, Bouli Lanners, Isabelle Carré et Audrey Tautou comme partenaires. Face à un tel cast, on ne peut pas dire : « Encore un film d’auteur » ou « Toujours les mêmes acteurs de comédie ! ».
En quoi ce projet vous a-t-il attiré ?
J’avais éprouvé énormément de plaisir à travailler avec Jalil sur 24 mesures. On avait vraiment accroché pendant les huit jours de tournage. Je pense qu’on a une sensibilité commune. Il m’avait laissé beaucoup de liberté. Cette fois il me proposait un rôle plus consistant. J’ai 35 ans passés et je suis papa moi-même, donc jouer un père de famille proche de ses enfants était intéressant. De plus, la disparition de sa femme et tout ce qu’il traverse dans le film le rendent attachant.
Quelle était votre réaction face au scénario ?
J’étais très touché par l’histoire. Il est question d’un trentenaire qui sort des ténèbres, qui cherche à se reconstruire et à se reconnecter avec les siens. Il a perdu un être cher mais ne sait pas ce qui lui est arrivé. Il va s’en sortir grâce à l’amour de ses enfants. Sans eux, il aurait eu plus de mal à trouver une porte de sortie, il serait resté enfermé dans sa tourmente et ses déchirures. Ce n’est pas un film sombre. Bien au contraire, on va vers la lumière.
Comment avez-vous abordé votre personnage ?
Au-delà de la technique et du travail propre à chaque acteur, il y a les histoires personnelles. Plus les années passent et plus on s’en nourrit. C’est notre parcours qui transparaît à l’écran. C’est inscrit sur les visages. Mon rapport aux enfants m’a replongé dans ma propre enfance.
Comment avez-vous vécu le tournage avec les enfants ?
Azzedine, Cassiopée et Hugo ont le ton juste. On leur demandait beaucoup en plateau. Ils devaient exprimer des émotions fortes. Jouer demande beaucoup de travail et beaucoup de soi. Ils sont très adultes en fait. Je me souviens avoir entendu Cassiopée et Hugo parler de la manière dont ils allaient interpréter une scène. J’avais l’impression de voir deux pros. C’était un peu déconcertant !
Comment s’est déroulé le tournage avec Jalil Lespert ?
Jalil a un regard et une écoute incroyablement justes. Il voit tout de suite ce qui ne fonctionne pas. Je l’ai vu diriger au millimètre, à l’intonation près. Il est vif et réactif d’une prise sur l’autre. Il ne veut rien imposer coûte-que-coûte. Il arrive à gommer les fioritures pour ne garder que l’essentiel. Il sait aussi s’entourer, écouter les idées des uns et des autres. Il ne s’enferme pas dans ses certitudes. Il sait mettre les acteurs à l’aise car il connaît notre travail de l’intérieur.
Quelle était votre réaction face au scénario ?
J’ai trouvé que le scénario était très subtil, très intelligent. Il y a beaucoup de personnages mais tous existent en seulement une scène ou deux. C’est une belle histoire, joliment écrite. Elle est très réaliste, émouvante et ambiguë. Beaucoup de sentiments se mélangent. Tout est extrêmement délicat et pudique.
Comment avez-vous abordé votre personnage ?
En lisant le scénario je n’ai pas eu le sentiment de devoir faire quelque chose de particulier pour ce rôle. Sarah est médecin, je suis fille de médecin. J’en ai aussi parmi mes amis. Elle a deux enfants, j’en ai beaucoup autour de moi et je les aime. De plus, elle a décidé de jeter l’éponge par rapport à son couple. On sait tous ce que c’est de ne plus vouloir faire d’efforts. C’est peut-être pour ça que j’ai pu m’imaginer jouer le personnage quand Jalil me l’a proposé. Même si sa présence est au cœur de l’histoire, elle existe très peu physiquement. Je n’ai eu que deux jours de tournage.
Comment s’est déroulé le tournage avec Jalil Lespert ?
Je connaissais l’intelligence, la douceur et l’écoute de Jalil l’acteur. Je n’ai pas été surprise de voir qu’il est aussi comme ça en tant que réalisateur. Il est bienveillant et fin. Il est paternel. Il met très en confiance. D’ordinaire, je ne le suis pas forcément sur un film. Là, tout s’est fait très naturellement alors que j’étais terrorisée avant le premier plan et avant d’arriver sur le tournage. Je tremblais tellement j’étais impressionnée. Pourtant, j’ai un peu d’expérience !