Synopsis
Serge Tanneur, malgré son grand talent de comédien, a quitté sans regrets le monde du show-business. Depuis trois ans, il vit en solitaire sur l’Île de Ré, passant le plus clair de son temps à sillonner à vélo ce pays battu par les vents. Lorsque son confrère Gauthier Valence, qui se prépare à reprendre Le Misanthrope de Molière, débarque sur l’île pour le convaincre d’accepter le rôle-titre, Serge commence par refuser. Mais tout de même tenté par l’aventure, il laisse à Gauthier une chance de le convaincre, en acceptant de répéter la pièce avec lui pendant cinq jours…
Crédits
Réalisateur : Philippe Le Guay
Scénario : Philippe Le Guay
Producteur : Anne-Dominique Toussaint
Casting
Fabrice Luchini • Lambert Wilson
Maya Sansa • Laurie Bordesoules
Programmation et Présentation
Présentation et discussion avec Philippe Le Guay, réalisateur et scénariste
Plus d’informations
Choisissez une photo pour voir la filmographie (source : IMDB)
Alceste à bicyclette est né d’une façon insolite…
Je préparais Les Femmes du 6ème étage et je cherchais à obtenir l’accord de Fabrice Luchini pour le rôle principal. J’arrive sur l’Île de Ré pour lui donner un exemplaire du scénario, je l’attache sur mon porte-bagage et je pars le rejoindre à vélo… et je m’égare dans les marais. Fabrice vient à mon secours, à vélo lui aussi. Nous prenons des chemins de traverse et je lui dis : « Tu es vraiment le misanthrope, cloîtré au fond de son ermitage ! » Et il se met aussitôt à me réciter le début du Misanthrope de Molière. Et là, d’un seul coup je vois un film et le titre s’impose à moi : Alceste à bicyclette. L’histoire d’un acteur reclus sur l’Île de Ré…
Dans les répétitions, Serge et Gauthier confrontent leurs points de vue sur le texte du Misanthrope…
Je voulais qu’ils reviennent tout le temps sur les mêmes tirades, qu’on voie le texte leur résister, qu’ils se critiquent. Pour cette raison, j’ai choisi de me cantonner à la scène 1 de l’Acte 1. Elle résume les positions philosophiques d’Alceste et de Philinte, soit l’éternel problème du choix entre la vérité et l’indulgence. Je ne voulais pas me promener dans toute la pièce et faire une succession de morceaux choisis.
De toute façon le texte est tellement inépuisable qu’on ne se lasse pas de le réentendre. C’est l’inverse du cliché selon lequel il faudrait «dépoussiérer» les classiques. Ici, c’est Molière qui nous dépoussière.
Chaque répétition est filmée de façon très spécifique.
Il y a huit répétitions et chacune a un enjeu différent. Il fallait trouver chaque fois une proposition de mise en scène pour les mettre en valeur. J’ai beaucoup pensé aux duels dans Barry Lindon de Stanley Kubrick ou à ceux de Scaramouche, le magnifique film de George Sidney. D’un combat à l’autre, l’avantage change de mains.