Synopsis
Entre 1945 et 1968, Barbara, Jacques Brel, Charles Aznavour, Léo Ferré, Juliette Gréco, Jean Ferrat, les Frères Jacques, Serge Gainsbourg, Boby Lapointe, Pierre Perret et bien d’autres grands chanteurs ont débuté sur des petites scènes parisiennes devenues légendaires : Le Milord, L’Arsouille, Le Tabou, L’Écluse, Le Vieux Colombier, L’Échelle de Jacob…Plus de 200 cabarets ont ouvert à Paris, d’abord à Saint-Germain-des-Prés, puis dans le quartier de la Contrescarpe.
En archives, interviews et chansons, ce documentaire nous transporte dans l’effervescence des cabarets de la rive gauche, où une jeunesse avide de nouveauté s’entassait pour écouter ses chanteurs préférés. Le film comporte aussi de nombreuses interviews d’artistes comme Juliette Gréco, Jean Rochefort, particulièrement en verve, Charles Aznavour, Pierre Perret, Serge Lama, Anne Sylvestre, Paul Tourenne des Frères Jacques, ou le parolier Henri Gougaud, conseiller sur ce film.
The Cultural Service
of the French Embassy:
Supporting Contribution
for Documentary Screenings
Crédits
Réalisateur : Yves Jeuland
Scénario : Yves Jeuland
Producteurs : Zadig Productions, Arte France and INA
Programmation & Présentation
Présentation et discussion avec Yves Jeuland, réalisateur et scénariste
Plus d’informations
Vous êtes un fondu de politique et d’histoire, comment en êtes-vous venu à réaliser ce film ?
Je suis aussi un fondu de chanson française depuis l’enfance. La chanson a toujours fait partie de mon univers personnel comme de celui de mes films. Pour moi, la chanson est une mémoire partagée, je l’ai toujours considérée comme une archive à part entière, pas une simple illustration sonore.
Où avez-vous trouvé les archives ?
Pour l’essentiel à l’INA (Institut National de l’Audiovisuel). J’ai passé des nuits dans les archives. Artiste par artiste, je voulais tout voir, tout savoir. Pour moi, l’essence même du documentaire, c’est de pouvoir prendre son temps. Un film n’est vraiment terminé que lorsqu’on a suffisamment pris son temps à tous les stades de sa fabrication : la préparation, la recherche, le montage.
Comment définir l’esprit cabaret Rive gauche de l’époque ?
C’est un esprit plus bohème, plus authentique, plus intello que la rive droite. L’exigence des textes y est plus forte, le cachet des artistes plus faible et le public plus attentif. « Sur la rive gauche, il n’y a pas de seau à champagne », raconte Henri Gougaud. « Sur la rive droite, il y a quelque chose d’un esprit irrémédiablement bourgeois. »
Le titre du film, Il est minuit, Paris s’éveille, est-il un clin d’œil à Barbara ou à la chanson de Jacques Dutronc ?
Je voulais que dans le titre, figurent les mots « Paris » et « la nuit ». C’est vrai qu’on disait de Barbara qu’elle était « La chanteuse de minuit » mais on appelait aussi les cabarets « Les petites scènes de minuit. » Le titre renvoie à une époque où tout se passait autour de minuit et à la chanson de Dutronc : « Il est cinq heures, Paris s’éveille ». Dutronc a écrit cette chanson en 1968 au moment où s’achevait plus ou moins l’histoire des cabarets Rive gauche. Avec lui, la France changeait d’heure et d’époque.
Olivier Milot, Télérama