Présentation et discussion avec Slony Sow, réalisateur et Eriko Takeda, actrice
L’écrivaine japonaise, Kyoko Murakai, atterrit dans la capitale française afin de rencontrer « les mythiques Parisiennes » auprès desquelles elle espère comprendre les secrets de leur épanouissement. Kyoko veut s’en inspirer afin de construire le personnage principal de son prochain roman. Dans cette saga littéraire et sentimentale, l’héroïne tentera de se libérer d’une société́ japonaise qui, bien qu’en pleine mutation, n’en reste pas moins très misogyne.
Equipe & Casting
Réalisateur • Slony Sow
Scénario • Slony Sow
Producteurs • AG Studio, Sommerfugl Productions
Avec :
Eriko Takeda, Alex Brendemühl, Judith Magre, Julie Debazac, Sabine Lenoël , Agnès Château, Anne Benoît, Doby Broda, Pauline Parigot, Camille Barré, Claire Châtaigner, Sophie Simonet, Aude Thiérard-Vareecken, Chlocken, Chloé Léonil…
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Votre première motivation était-elle de faire un film sur Paris ou un film sur la féminité ?
L’idée de départ fut de faire un film sur ces femmes qui essaient de prendre leurs destins en mains dans un monde fait par des hommes et pour des hommes. La Parisienne à la particularité de décider pour elle-même, ce qui est loin d’être le cas dans un pays comme le Japon.
Vos choix de personnages et d’interprètes se sont-ils effectués de la même manière que pour votre protagoniste/héroïne ?
Une fois l’héroïne incarnée dans mon esprit, j’ai recherché des profils de femmes qui pouvaient le mieux représenter Paris, loin du glamour et des clichés qui y sont généralement associés.
Esthétiquement, le film tranche avec une vision habituelle d’un Paris idéalisé et aseptisé, était-ce un choix conscient ?
La carte postale de cette merveilleuse ville a déjà été vue 1000 fois au cinéma. Je pense qu’elle n’a plus de valeur cinématographique ni narrative. Une image plus rugueuse et plus énergique amène une vérité et un œil neuf. Un fort contraste associé associé à une grande saturation permet également au film de garder sa poésie.
Votre film explore également la thématique de la création artistique. Qu’avez-vous souhaité soulever à travers cette problématique ?
La création artistique dans ce film est organique et à la même portée qu’une photo Polaroïd. Quelque chose d’instantané et de non réfléchi. C’est un parallèle avec “les nouvelles littéraires naturalistes”.
Votre héroïne japonaise semble perdue tant dans sa vie professionnelle que personnelle, était-ce pour mieux décrire le choc culturel auquel elle se confronte ou la difficulté d’être femme dans la société actuelle ?
Le profil de Kyoko et son mal de vivre sont très représentatifs de ces femmes qui doivent faire plus que les hommes sans jamais se plaindre. L’indépendance n’est pas forcément une chose naturelle, c’est une chose qui se gagne durement dans un monde misogyne.
Au final, qu’est-elle vraiment venue chercher à Paris et parvient-elle vraiment à le trouver ?
Il est difficile de créer sans passion. Au contact de ces femmes, au parcours souvent chaotique, Kyoko fait ce qu’elle n’aurait jamais osé faire dans son pays. Toute la subtilité tient dans le sens de la phrase « C’est la vie ». Ces trois mots lui permettent de ne plus se sentir coupable et de ne plus accepter le sacrifice de ses rêves pour sa vie de famille…