Présentation et discussion avec Daniel Vigne, réalisateur
C’est bien à un mariage d’adolescents, celui de Martin et Bertrande, qu’assistent en avril 1542 les habitants du village d’Artigat. Puis un jour, Martin disparaît et des années s’écoulent sans que Bertrande n’ait de nouvelles du fugitif. Martin revient après huit ans d’absence. Tous le reconnaissent, bien qu’il ait beaucoup changé. Mais bientôt, alors qu’un soldat en route vers l’Espagne s’arrête dans le village, le doute s’installe: « Cet homme n’est pas Martin Guerre ! ».
Equipe & Casting
Réalisateur • Daniel Vigne
Scénario • Daniel Vigne, Jean-Claude Carrière, Natalie Zemon Davis
Producteurs • Daniel Vigne
Avec :
Gérard Depardieu, Bernard-Pierre Donnadieu, Nathalie Baye, Maurice Barrier, Isabelle Sadoyan, Tchéky Karyo…
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Comment avez-vous eu l’idée du film ?
J-C C: J’avais lu le rapport rendu en 1560 par Jean de Coras, magistrat au Parlement de Toulouse, la seule source d’information sur Martin Guerre et avais écrit une cinquantaine de pages dessus. J’y avais perçu une histoire d’amour et ainsi la possibilité d’un film.
DV: Ce qui m’a plu dans l’histoire de Jean-Claude, c’est que Martin Guerre offre une exemplarité dramatique, une modernité de comportements traitée dans un moule défini par la vie sociale quatre siècles avant nous.
Au risque de tomber dans un film historique ou dans un document d’époque ?
J-C C: L’Histoire ne nous intéresse que si elle a quelque chose de très proche de nous. Du XVIème siècle, nous n’avons que quelques rares éléments sonores et des images. Or, que fait un anthropologue quand il essaie de retrouver la trace d’une tribu disparue : il va vers ce qui en reste aujourd’hui.
DV: Heureusement, on possède des images remarquables de la campagne du XVIème et XVIIème siècle à travers les tableaux des peintres flamands, de Breughel à Van Ostade, et aussi ceux des Français, Le Nain, La Tour. Par choix, je voulais tourner en décors naturels. On a vécu à Balagué, un village à 40 km du vrai village de Martin, datant du XVIIème siècle. Quand l’équipe arrivait au village, on avait l’impression de remonter le temps. Cela influençait le comportement de l’équipe et nous portait mentalement dans ce village inconnu de 1560.
Comment ont réagi les comédiens ?
DV: Gérard Depardieu s’est tout de suite senti à l’aise. L’essentiel de son travail était pour son personnage de jouer un jeu, d’inventer des mensonges avec une habileté suprême. Nathalie Baye, à l’inverse, avait à maîtriser par son jeu ce qu’elle cache et qui éclate parfois sur son visage. Un jeu dense, contrôlé mais fortement sensuel.
Dossier de presse “Le retour de Martin Guerre”
Français ~ 21 pages ~ 756 Ko ~ pdf