Présentation par Anny Romand, actrice
Alors qu’il traverse le Sahara pour remonter vers l’Europe, Léonard, un jeune Camerounais, vient en aide à Hope, une Nigériane. Dans un monde hostile où chacun doit rester avec les siens, ils vont tenter de s’en sortir ensemble, et de s’aimer.
• Prix SACD, Semaine de la Critique, Festival de Cannes 2014 •
Equipe & Casting
Réalisateur • Boris Lojkine
Scénario • Boris Lojkine
Directeur de la photographie • Elin Kirschfink
Producteur • Bruno Nahon
Avec :
Justin Wang, Endurance Newton, Dieudonné Bertrand Balo’o, Bobby Igiebor…
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Pourquoi faire un film sur le monde de la migration ?
Je suis arrivé au cinéma par le documentaire, après dix ans de philosophie. Pour moi, faire du cinéma, c’était quitter les livres pour me plonger dans le réel, partir loin et découvrir d’autres vies que la mienne, plus intenses, plus héroïques. A ma connaissance, le monde de la migration n’a jamais été raconté de l’intérieur. C’est un monde terrible, mais passionnant, un monde souterrain qui a ses lois propres. Dans les villes étapes de la route, chaque communauté a son ghetto, chaque ghetto a son gouvernement, dirigé par un chairman, avec un commissaire, un secrétaire général, des policiers, une prison. Le chairman est le chef de la communauté, il rend la justice et maintient l’ordre, mais souvent il se mue en bandit mafieux qui rançonne ceux qui passent entre ses mains. La situation des femmes est particulièrement terrible.
Qu’est-ce qui a dicté votre choix des acteurs ?
Il n’y a pas un seul comédien professionnel dans le film. Tous les interprètes sont des vrais migrants qui n’avaient jamais joué. Pour trouver Léonard, j’ai écumé les ghettos camerounais de Rabat. Pour Hope, ça a été encore plus compliqué, car la plupart des Nigérianes au Maroc ne sont pas libres, elles ont des « patrons ». […] Le tournage avec des non professionnels a fait éclater ce qui était trop classique, trop écrit dans le scénario. La langue des interprètes, les langues je devrais dire, car il y en a une bonne dizaine dans le film, sont étonnantes, avec leur mélange d’argot de la route et d’invention verbale. Je n’aurais jamais pu inventer cela. Mais d’une certaine manière, le film achevé me ressemble plus que le scénario.
Comment s’est passé le tournage ?
Ce tournage a mis ensemble des gens qui ne se parlent jamais. Ça n’a pas toujours été simple, mais voir Camerounais et Nigérians apprendre à se connaître, voir les Marocains s’ouvrir au monde des Noirs, c’était très émouvant. Cela a rendu l’entreprise plus imprévisible, moins maîtrisable. Mais si un film n’est pas une aventure, quel intérêt de le faire ?
Dossier de presse “Hope”
Anglais & Français ~ 3 pages ~ 306 Ko ~ pdf