Présentation et discussion avec Olivier Gorce, co-scénariste
À 51 ans, après 20 mois de chômage, Thierry commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral. Pour garder son emploi, peut-il tout accepter ?
• Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes 2015 : Vincent Lindon •
• 3 Nominations aux César 2016 : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur •
Equipe & Casting
Réalisateur • Stéphane Brizé
Scénario • Stéphane Brizé et Olivier Gorce
Directeur de la photographie • Éric Dumont
Producteurs • Christophe Rossignon et Philip Boëffard
Avec :
Vincent Lindon, Yves Ory, Karine de Mirbeck, Matthieu Schaller…
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Parlez-nous de la naissance du projet.
Mes films ont toujours traité de l’intime mais sans mettre en écho l’homme et son environnement social. L’étape suivante était d’observer la brutalité des mécanismes et des échanges qui régissent notre monde en confrontant l’humanité d’un individu en situation de précarité à la violence de notre société.
Comment la technique et notamment l’image trouve-t-elle sa place dans un tel dispositif ?
D’abord j’ai fait le choix de prendre un chef opérateur qui ne fait que du documentaire. Je voulais qu’il ait l’habitude d’être totalement autonome avec le cadre, la mise au point et l’ouverture du diaphragme. J’ai travaillé avec Eric Dumont, un jeune chef opérateur d’à peine plus de 30 ans qui n’avait jamais fait de fiction. Je lui parlais précisément du point de vue de la scène et charge à lui de le traduire en cadres. Il devenait alors complètement acteur de la séquence. Car en fonction de ce qu’il cadrait, il lui imposait un sens ou un autre. Ce qui m’intéressait c’était le point de vue de Thierry le personnage/Vincent l’acteur. C’est lui qui est au centre du récit. C’est ce qu’il reçoit qui m’intéresse.
Diriez-vous qu’il s’agit d’un film politique ?
« Politique » dans le sens « organisation de la cité », oui. Cet homme n’est pas mis dehors parce qu’il fait mal son travail, il est mis dehors parce que des gens veulent gagner plus d’argent. Thierry est la conséquence mécanique de l’enrichissement de quelques actionnaires invisibles. Il est un visage sur les chiffres du chômage que l’on entend tous les jours aux informations. Thierry est un homme normal (même si depuis quelques années, la notion de l’homme normal a été un peu esquintée) dans une situation brutale : le chômage durant plus de 20 mois après la fermeture de son usine et l’obligation d’accepter à peu près n’importe quel travail. Et quand ce travail place l’individu face à une situation moralement ingérable, que peut-il faire ? Rester et devenir le complice d’un système inique ou partir et retrouver la précarité ? C’est la question du film. La place d’un homme dans un système.
Dossier de presse “La Loi du marché”
Anglais ~ 5 pages ~ 148 Ko ~ pdf
Dossier de presse “La Loi du marché”
Français ~ 9 pages ~ 71 Ko ~ pdf