Victor, 13 ans, vit seul avec sa mère dans une maison de fortune sur la plage. Quand il pousse la porte de l’Opéra de Montpellier, il ne connaît rien à la musique. Il ne connaît pas non plus son père venu diriger la Sixième Symphonie de Mahler. Il l’observe de loin, découvre l’univers des répétions… Le jour où Nadia, sa mère, lui annonce qu’ils doivent quitter la région, Victor décide alors de se montrer pour la première fois à son père…
Equipe & Casting
Réalisatrice • Alix Delaporte
Scénario • Alix Delaporte et Alain Le Henry
Directrice de la photographie • Claire Mathon
Productrice • Hélène Cases
Avec :
Romain Paul, Clotilde Hesme, Grégory Gadebois…
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Pourquoi ce titre “Le Dernier Coup de marteau” ?
Je savais dès le début que mon personnage de père serait chef d’orchestre. Il fallait donc que je choisisse l’œuvre qu’il allait diriger. J’ai découvert l’histoire de la Sixième Symphonie de Gustav Mahler avant même de l’écouter. J’étais intriguée par l’aspect « fictionnel » de ces trois coups de marteau à la fin de la symphonie. Après la mort de sa fille, son éviction de l’opéra de Vienne et le diagnostic d’une maladie au cœur, Mahler aurait relié ces trois coups du destin aux coups de marteau de sa symphonie. Et aurait du coup enlevé le dernier par superstition…
Comment avez-vous choisi le jeune Romain Paul ?
Quand j’ai regardé ses essais filmés au milieu d’une dizaine d’autres ados, c’est son regard qui m’a arrêtée. La sincérité de son regard, la profondeur aussi et en même temps, la place que ce regard laisse à notre interprétation. Il donne envie de chercher à comprendre ce qui se passe dans sa tête. Romain n’avait aucune idée de ce que c’était de jouer la comédie, il ne connaissait rien à ce milieu et moi je n’avais jamais dirigé d’adolescent. Dans ses essais, ce qui m’a frappée, c’est qu’il écoutait ce que le personnage de sa mère lui disait, qu’il ne cherchait pas à « placer » son texte. Et puis ce qui me surprenait toujours beaucoup, c’est qu’il ne baissait jamais les yeux quand il s’adressait aux autres acteurs et en particulier à son père, joué par Grégory Gadebois. Il soutenait tous les regards, sans presque jamais ciller des yeux. Pour lui c’était une forme d’attention, de respect : on écoute les gens qui parlent en les regardant dans les yeux.
Vos personnages parlent peu… Dans Le Dernier Coup de marteau, souvent, le geste remplace la parole.
Ce n’est pas une recherche particulière, c’est un constat. Que ce soit pour Grégory qui se sert de ses mains pour diriger l’orchestre, pour Clotilde dont le corps exprime la maladie, ou Victor qui se déplace sans cesse pour chercher son père ou se détacher de sa mère. Dans ces moments, le spectateur est engagé. Parce que dans les espaces, on met forcément de soi, de son imaginaire, de sa subjectivité… C’est pour ça que la musique est importante, elle raconte les sentiments internes des personnages. Elle aussi remplace les mots.
Comment avez-vous imaginé les scènes de répétition de l’orchestre ?
Avec Claire Mathon, la chef opératrice du film, il nous importait de rester à hauteur de Victor, et donc à la hauteur de quelqu’un qui ne connait rien à la musique classique. Dans sa volonté de s’imposer à son père, il y a quelque chose d’intrusif qui nous permet d’accéder à un monde – celui des répétitions – auquel on a peu souvent accès. A travers son regard, nous découvrons comment s’organise le travail, comment peu à peu le concert devient possible. Au départ, Victor s’intéresse d’abord aux humains avant de chercher à comprendre la musique. Il capte des visages, des regards parmi les musiciens. Il s’accroche à ce qui lui est familier. La musique lui vient par bribes. Grâce à son père, grâce à sa propre ténacité, il va commencer à la comprendre et à l’entendre dans son ensemble. Il la laisse entrer dans son monde, là où il vit. Il fait écouter la symphonie à sa mère. C’est à travers elle qu’il crée un lien entre ses parents. De fait, le film devient de plus en plus musical.
Pourquoi la Sixième Symphonie en particulier ?
En écoutant la Sixième Symphonie de Mahler, j’ai été saisie par le troisième mouvement, quelques mesures qui me racontaient le sentiment profond de Victor, quelques mesures d’un romantisme absolu qui contrastent avec la dureté du reste de la symphonie, ou en tout cas avec sa complexité. C’est peut-être sur ce romantisme, justement, que bute le chef d’orchestre : il se focalise sur ce passage, il cherche quelque chose qu’il ne trouve pas, jusqu’à donner des ordres contradictoires à son orchestre. Il demande : « Plus sec », mais indique l’inverse avec ses mains. Se focaliser sur un détail, c’est aussi une façon de ne pas voir l’énorme vague qui va submerger celui ou celle qui va réaliser un film ou diriger la sixième de Mahler… Une heure vingt de musique d’affilée, une œuvre qui demande une énergie, une endurance comparables à celles que requiert un tournage. Moi aussi, quand je dirige, j’ai tendance à demander plus de sécheresse, tout en cherchant l’effet inverse…
Dossier de presse “Le dernier coup de marteau”
Anglais ~ 3 pages ~ 348 Ko ~ pdf
Dossier de presse “Le dernier coup de marteau”
Français ~ 9 pages ~ 281 Ko ~ pdf