Présentation et discussion avec Eric Besnard, réalisateur et scénariste
Au cœur de la Drôme provençale, Louise élève seule ses deux enfants et tente de préserver l’exploitation familiale. Un soir, elle manque d’écraser un inconnu au comportement singulier. Cet homme se révèle vite différent de la plupart des gens, et sa capacité d’émerveillement pourrait bien changer la vie de Louise et de sa famille.
Equipe & Casting
Réalisateur • Eric Besnard
Scénario • Eric Besnard
Directeur de la photographie • Philippe Guilbert
Producteurs • Patrice Ledoux et Michel Seydoux
Avec :
Virginie Efira, Benjamin Lavernhe…
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Comment avez-vous eu l’idée de ce projet ?
Un film sensoriel. Je suis parti de cette idée. Oublier un peu la narration. Provoquer un ressenti. Je suis scénariste. J’écris toujours avec la volonté de raconter une histoire. D’être compris par ceux qui la regardent. Mais là je voulais autre chose. Quelque chose de moins rationnel. J’ai écrit à la sortie d’un deuil. Je voulais travailler sur le temps suspendu. La porosité émotionnelle. Très vite il m’est apparu qu’un personnage souffrant d’un syndrome d’Asperger pourrait me permettre de travailler sur les thèmes qui m’intéressaient. Un tel personnage est en état d’hyper sensibilité au monde.
L’écriture a-t-elle été complexe ?
J’ai construit le film sur la conscience d’avoir un personnage qui n’évolue pas. Soit exactement le contraire de tout ce que conseille le manuel des castors juniors de la scénarisation. Le personnage est tel qu’il est. Un bloc. Et c’est le regard des autres sur lui qui allait changer. En particulier celui d’un autre personnage dans lequel pourrait se transférer le spectateur. La différence vue tout d’abord comme une pathologie deviendrait un atout. Et avec un peu de chance la porosité du personnage aux merveilles du monde deviendrait communicative.
Quels étaient vos choix de lumière et de cadre ?
Je voulais rester dans les couleurs de la nature et garder une palette simple, en bannissant les effets de publicité ou de saturation. Très vite, j’ai décidé que le protagoniste allait voir le monde comme à travers des lunettes de soleil polarisées qui densifient les contrastes de couleurs sans les dénaturer. Du coup, il fallait que l’image soit un peu plus définie que la réalité. Plus précise. D’autre part, je voulais essayer de matérialiser la lumière. [Il fallait] obtenir le bon plan à la bonne heure. Mais pour y parvenir, il faut pouvoir être réactif et donc en effectif réduit. Enfin nous avons beaucoup travaillé à contre-jour. Face au soleil.
Dossier de presse “Le goût des merveilles”
Français ~ 13 pages ~ 7,2 Mo ~ pdf