Présentation et discussion avec Alexandra Leclère, réalisatrice et scénariste & Josiane Balasko, actrice
Un hiver pire que jamais. Le gouvernement publie un décret obligeant les citoyens français les mieux logés à accueillir chez eux pendant la vague de froid leurs concitoyens en situation précaire. A l’heure du Grand Partage, un vent de panique s’installe à tous les étages dans un immeuble très chic de la capitale.
Equipe & Casting
Réalisateur • Alexandra Leclère
Scénario • Alexandra Leclère
Directeur de la photographie • Jean-Marc Fabre
Producteur • Philippe Godeau
Avec :
Karin Viard, Didier Bourdon, Valérie Bonneton, Michel Vuillermoz, Josiane Balasko, Patrick Chesnais…
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D’où vient l’idée de réaliser ce film sur ce sujet particulier ?
L’idée m’est venue il y a sept ans, avec toujours cette idée qui traverse mes films : celle d’une contrainte imposée aux personnages. L’obligation de solidarité. J’avais écrit un premier synopsis d’une dizaine de pages, que j’avais soumis à un producteur et qui m’a répondu : « Laissez tomber, on n’y croira pas, c’est impossible qu’une chose pareille se produise » ! J’ai donc laissé ce projet de côté quelques années, le temps de réaliser un autre film, Maman, en me convainquant du fait que ce n’était pas un film pour moi… Et pourquoi cela ? Pour deux raisons. La première, je sentais une frilosité quand j’en parlais autour de moi. La seconde, parce qu’il y avait beaucoup de personnages dans cette histoire, moi qui aime tant les huis-clos, et que je m’éloignais de mes sujets de prédilection, la famille et le couple. Mais après Maman, j’avais envie de revenir à la comédie et comme je suis entêtée et que je croyais à mon histoire, je me suis lancée. J’ai écrit toute seule, sans contrat, j’ai fait lire au [producteur] Philippe Godeau qui m’a dit banco.
L’actualité de ces derniers mois percute votre scénario, démarré il y a sept ans… Chacun de vos personnages symbolise nos petites lâchetés, notre bonne conscience, nos engagements de façade et sur le fond notre hésitation à accueillir des personnes défavorisées chez nous…
C’est bien normal, nous serions tous, comme les habitants de cet immeuble, secoués par ce décret, ce cataclysme social non ?
Confrontés à cette situation, cette obligation d’héberger des défavorisés, vos personnages vont tous évoluer au fil de l’histoire et au final, on se rend compte que malgré leurs défauts, ils sont à la fois sauvables et aimables…
Un personnage ne doit jamais être monolithique, ou bien cela devient vite très ennuyeux. Il faut pouvoir regarder la vie comme les gens sous différents angles. J’aimerais que Le Grand Partage soit perçu comme je l’ai conçu, une pure comédie qui fait craquer quelques vertèbres au passage.
Parlons de vos comédiens, vous avez réuni une pléthore de grands comédiens : Patrick Chesnais, Karin Viard, Didier Bourdon, Anémone, Valérie Bonneton, Michel Vuillermoz, et bien sûr Josiane Balasko dans le rôle de la gardienne fasciste…
Pour la gardienne facho, je voulais absolument que ce soit Josiane Balasko rencontrée sur Maman. J’adore la comédienne et la femme. Elle seule était capable de faire passer cette pilule-là, puisque chacun connait ses engagements sociaux et politiques ainsi que son activisme. Quand Josiane joue la gardienne, à sa façon, elle milite.
Vous n’êtes pas une habituée des films choraux. Comment vous êtes-vous sentie durant le tournage du Grand Partage ?
Tout d’abord j’ai eu la chance d’avoir une équipe d’une solidarité exemplaire. Pendant le tournage, j’anticipe les besoins que j’aurai au montage. Et ce dont je n’aurai finalement pas besoin. Je suis capable de rajouter une scène comme d’en supprimer une. Je dors très peu, je réécris la nuit, je peaufine, j’ajuste, je change un dialogue. Et pour m’y aider, j’ai mis en place un système avec des clichés des principales scènes de la journée et je m’en sers tout au long du tournage comme d’un immense puzzle.
Dossier de presse “Le grand partage”
Français ~ 17 pages ~ 548 Ko ~ pdf