Présentation et discussion avec la réalisatrice et scénariste Brigitte Sy
Une nuit d’avril 1957. Albertine, 19 ans, saute du mur de la prison où elle purge une peine pour hold-up. Dans sa chute, elle se brise l’os du pied : l’astragale. Elle est secourue par Julien qui l’emmène et la cache chez une amie à Paris …
Equipe & Casting
Réalisatrice • Brigitte Sy
Directeur de la photographie • Frédéric Serve
Scénario • Brigitte Sy and Serge Le Péron
D’après le roman autobiographique L’Astragale d’Albertine Sarrazin
Compositeur • Béatrice Thiriet
Producteur • Paulo Branco
Avec :
Leïla Bekhti, Reda Kateb…
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L’Astragale est l’histoire vraie d’un amour fou : celui d’une jeune fille de 20 ans, Albertine Sarrazin, pour un homme qui l’a recueillie blessée, au pied du mur de la prison dont elle vient de s’évader, une nuit d’avril 1957. La cavale d’Albertine s’achèvera en juin 1958, par son arrestation à Paris. L’action de mon film se déroule entre ces deux dates.
L’Astragale est une histoire extraordinaire, par la rencontre miraculeuse d’Albertine et Julien et intensifiée par leurs empêchements à rester ensemble.
Grâce à lui, elle marche à nouveau. Elle souffre de sa blessure physique mais c’est surtout d’amour qu’elle souffre.
C’est également le portrait d’une jeune femme dont la passion de l’extrême, l’amour de la liberté et l’ivresse de la jeunesse en font une héroïne éternellement moderne. Albertine n’appartient à rien, elle s’appartient. Elle est son monde, sa terre, sa propre planète. Une planète en feu qui explosera plus tard en plein vol.
En cavale, et en guerre contre tout ce qui l’entrave au moment où l’Algérie est à feu et à sang, où en France surviennent les premiers attentats et où la chasse au FLN est lancée. Albertine, née en Algérie, abandonnée, puis adoptée par un couple de français, « ignore » ses origines maghrébines. Elle arpente les rues de Paris et traverse la France entière. Recherchée, chaque minute de liberté peut être la dernière, chaque front plissé, la menace d’une trahison.
Si son extraordinaire capacité à se croire indestructible la préserve des dangers qui la menacent, c’est surtout son irréductible besoin d’écrire qui la sauve. L’écriture est la peau d’Albertine. Pour l’atteindre dans son corps et dans son âme, il eût fallu l’empêcher d’écrire.
Cette cavale, la prostitution, la solitude, l’attente, les risques pris, c’est pour vivre, pour continuer à vivre, le temps de retrouver Julien.
Leïla Bekhti et Reda Kateb
C’est le matin du jour où j’ai entendu pour la première fois la voix de la chanteuse judéo-arabe Line Monty (on l’entend chanter dans le film), que j’ai pensé proposer le rôle d’Albertine à Leïla Bekhti.
C’est le soir du jour où Leïla m’a dit oui, que j’ai proposé le rôle de Julien à Reda Kateb.
Albertine et Julien Sarrazin se sont dit « oui » une seconde fois, lorsque les visages de Leïla et de Reda se sont trouvés réunis dans une image de mon film.
Je crois profondément que Leïla devait rencontrer Albertine Sarrazin, dans sa vie d’actrice mais également dans sa vie de femme. Je sais que cette rencontre a eu lieu, combien elle était juste et nécessaire – au film et à Leïla.
Je savais la douceur de Julien Sarrazin, son humanité, sa générosité. Je l’ai compris en rencontrant Arlette Pautou, sa seconde femme, en compagnie de Reda Kateb. Arlette nous a raconté Julien. De Reda je connaissais l’acteur, je ne connaissais pas l’homme ; doux, bon et généreux.
Lorsque nous l’avons quittée, Arlette a regardé Reda et sans le faire exprès elle lui a lancé un « au revoir Julien ». Nous avons souri et sommes repartis confiants, en quelque sorte.
L’époque
De l’évasion au braquage, en passant par une prostitution choisie et ses amours homosexuelles, la personnalité d’Albertine contraste fortement avec la France ultra-conservatrice de la fin des années 50.
Faire un film « d’époque », c’est refuser de prouver à chaque détour de plan que les signes objectifs du film (costumes, voitures, coiffures, mobilier) sont bien conformes et redouter de les voir devenir un spectacle pour eux-mêmes.
Avant le tournage, j’ai découvert le film de Marcel Hanoun Une simple histoire, tourné en 1957. J’ai reconnu des cadres et des lumières que j’avais imaginé pour mon film. Alors, j’ai pensé que l’exigence formelle de ce film tourné en 1957 et qui de fait n’avait pas à le prouver, serait un exemple pour moi et une référence dans la stylisation des décors que nous avons cherché à représenter. C’était pour nous, Frédéric Serve le chef opérateur et moi-même, par la sobriété des cadres, et un travail rigoureux de la lumière, que nous pensions possible de rendre crédible cette époque, et les rues de Paris où les pas d’Albertine Sarrazin résonnent encore lorsque je me promène à certaines heures du jour.
Dossier de presse “L’Astragale”
Français ~ 12 pages ~ 3,6 Mo ~ pdf