Présentation et discussion avec le réalisateur, scénariste et producteur Jacques Perrin, le compositeur Bruno Coulais et le directeur de production Olli Barbé
Réveillant le vieux rêve d’Icare, Le Peuple migrateur nous fera survoler les reliefs de tous les continents, franchir les plus hauts plateaux de montagnes du monde ainsi que les immensités océanes de l’Atlantique et du Pacifique. Avec ces animaux migrateurs, nous rencontrerons des paysages aussi beaux qu’insolites. Durant les trois années nécessaires à la réalisation de ce film, Jacques Perrin a parcouru la planète entière pour suivre le vol d’une trentaine d’espèces d’oiseaux migrateurs (grues, oies, cygnes, cigognes, canards…).
Il nous fait découvrir leurs escales saisonnières et observer leurs différents rituels d’accouplement, conduites ou habitudes alimentaires. Chaque année, ces oiseaux parcourent des centaines voire des milliers de kilomètres, de leur départ à l’automne jusqu’à leur retour au printemps. A l’aide de leur boussole naturelle et des étoiles, ils empruntent toujours les mêmes chemins. Ce trajet est une question de survie pour atteindre un lieu au climat hospitalier avec un environnement riche en nourriture. A travers ce film, Jacques Perrin a également voulu montrer la précarité de la vie de ces volatiles. Certains ne survivront pas à la migration, à cause des prédateurs dont l’homme, les maladies ou les blessures.
• César du Meilleur montage : Marie-Josèphe Yoyotte, 2002 •
• Nominations pour le César de la meilleure musique originale : Bruno Coulais,
et pour le César de la meilleure première œuvre de fiction, 2002 •
• Nomination pour l’Oscar du Meilleur documentaire, 2003 •
Equipe & Casting
Réalisateurs • Jacques Perrin, Michel Debats et Jacques Cluzaud
Directeurs de la photographie • Thierry Machado, Dominique Gentil, Bernard Lutic, Luc Drion, Laurent Fleutot, Michel Terrasse, Sylvie Carcédo, Laurent Charbonnier et Philippe Garguil
Scénario • Jean Dorst, Stéphane Durand, Guy Jarry, Valentin Marvel, Jacques Perrin and Francis Roux, based on an original idea by Valentine Perrin
Producteurs • Christophe Barratier and Jacques Perrin
Producteur exécutif • Olli Barbé
Compositeur • Bruno Coulais
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Debussy prétendait que pour apprendre à composer, il valait mieux observer un coucher de soleil que d’écouter une symphonie de Beethoven. Pourtant, depuis des mois que je rêve devant les images du Peuple migrateur, la splendeur de ce spectacle m’inciterait plus à la contemplation silencieuse qu’à l’écriture musicale. Car comment exprimer avec 12 sons l’euphorie du premier envol, la liberté insolente d’un vol, la lutte épuisante pour la migration, la fantaisie folle de la nature ?
Je n’ai à cette question aucune réponse, seulement des propositions subjectives, peut-être hasardeuses, mais sincères et personnelles. J’ai tout d’abord pensé à la voix de Robert Wyatt qui, par sa fragilité et son étrangeté, nous émeut et fait basculer le film dans un univers surnaturel, loin du documentaire, ainsi qu’à des voix d’enfants qui évoquent le conte, le merveilleux.
J’ai aussi pensé à Nick Cave, dont on connaît le chant si poignant et les textes incomparables, pour le générique de fin. Aux voix d’A Filetta pour leur émotion, et pour jouer sur les respirations, sur le souffle, un peu à la manière des Inuits. Au Quartet Bulgarka pour sa virtuosité sans faille. Aux basses orthodoxes qui semblent faire trembler la terre. Et enfin à tout ce qui crée de la musique… de l’orchestre aux jouets d’enfant en passant par des quintettes à cordes ou à vent, pour une musique plus naturelle qui devrait se confondre à la bande-son, ainsi qu’à des rythmiques de battements d’ailes et des chants d’oiseaux qui viendront se mêler à l’orchestration. Pour moi, la musique d’un film n’a aucun sens, juste celui (quand elle est réussie) de vibrer naturellement comme la lumière, de capter un peu l’univers secret et invisible du film et de nous émouvoir, simplement.
J’ai tenté ici d’épouser le point de vue sonore de l’oiseau en évitant le plus possible l’illustration, la psychologie, car si nous pensons observer les oiseaux, ce sont eux qui nous contemplent spectateurs privilégiés de la beauté des territoires survolés et de la folie des hommes.
Dossier de presse “Le Peuple migrateur”
Anglais ~ 13 pages ~ 42 Ko ~ pdf