Présentation et discussion avec le réalisateur et scénariste Bertrand Tavernier, le compositeur Bruno Coulais and la journaliste Elsa Boublil
« J’ai eu l’occasion de voir Bertrand Tavernier et de partager avec lui son approche très personnelle du cinéma français, son cinéma français. Il a fait un travail extrêmement précis et détaillé sur Jacques Becker, Marcel Carné, la musique dans le cinéma français des années 30, Jean Renoir et bien d’autres cinéastes. Un travail remarquable, fait avec une grande intelligence qui nous éclaire sur le cinéma classique français, sur beaucoup de cinéastes oubliés ou négligés, un travail très précieux. Vous êtes persuadé de connaître tout ça par cœur et arrive Tavernier nous révélant la beauté pure. »
Martin Scorsese
• Nomination aux Césars pour le meilleur documentaire, 2017 •
Equipe & Casting
Réalisateur • Bertrand Tavernier
Directeurs de la photographie • Jérôme Alméras, Simon Beaufils, Julien Pamart, Camille Clément and Garance Garnier
Scénario • Bertrand Tavernier, Thierry Frémaux and Jean Ollé-Laprune
Producteurs • Frédéric Bourboulon
Compositeur • Bruno Coulais
The Cultural Service of the French Embassy:
Supporting Contribution for Documentary Screenings
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Comment commenter ou analyser ce qui est une analyse, un commentaire, des élans de passions… ?
Difficile de parler de la manière dont le film s’est élaboré, éclairé peu à peu, pris une forme plutôt qu’une autre, a découvert sa vie propre au fur et à mesure que l’on revenait sur des extraits, qu’on se heurtait au matériel, aux droits (ce qui m’a forcé à explorer de nouvelles pistes, exigé de nombreuses réécritures) ; Mais est-ce à moi de l’écrire ou à quelqu’un comme Emmanuelle Sterpin (1ère Assistante à la réalisation et documentaliste), Guy Lecorne (monteur), qui peuvent témoigner de l’absence d’œillères, de préjugés, de la liberté de ton ?
Vous vouliez parler du cinéma français donc vous saviez à l’avance les auteurs que vous deviez éliminer, ceux que vous alliez louer ?
Eh bien non, je l’avoue humblement, non. J’ai exploré, revu, découvert et j’ai laissé les films et les cinéastes s’imposer, trouver leur espace. Un nom en a entrainé un autre. Carné a fait surgir Jaubert et Renoir, Kosma.
Oui évidemment je savais que j’allais dire mon admiration pour Renoir, pour Becker, Gabin, et brusquement mon ami Edmond T. Gréville a surgi et Jean Sacha, mais aussi ce film de Grangier avec cet extraordinaire éclair autobiographique. J’ai voulu montrer que chez des cinéastes très différents, on retrouve la même passion, la volonté d’expérimenter, le même respect du public, le même désir de les considérer comme des adultes. Je tenais à réagir en cinéaste à ce qui me touche dans des films, chez des auteurs très différents, évoquer la profondeur de champ chez Renoir, la manière dont Carné s’approprie une formidable idée dramaturgique de Trauner, l’influence de Welles chez Jean Sacha. Je m’identifie à la stupeur de Gréville face à une exigence d’acteur (jouer un cul de jatte) qui risque de totalement perturber le tournage.
Je veux que ce voyage soit ludique, vivant, qu’il donne envie de revoir des centaines de films ; je veux montrer que l’exigence, on la trouve chez des cinéastes très différents, chez le Carné du Jour se lève mais aussi chez le Delannoy de Macao, du Garçon sauvage, dans certains plans de Cet homme est dangereux.
Je veux arriver à faire sentir la fièvre créatrice qui régnait au 9 de la rue Kepler. J’y côtoyais pendant plus de trois ans Varda, Demy, Godard, Chabrol, Schoendoerffer, Rozier. Je veux essayer de tracer un portrait de Melville qui fut avec Claude Sautet mon parrain dans le cinéma, de Melville et des studios de la Rue Jenner. Bienheureux ceux qui ont découvert le cinéma dans ces studios.
Auriez-vous un souvenir à nous faire partager ?
C’était sur un plateau du Studio Jenner. Un plateau complètement vide à part quelques immenses agrandissements photographiques de façades américaines qui allaient servir de découverte aux fenêtres du Doulos. Et devant ces maisons aux escaliers de fer, nous parlions de Jean Cocteau, Jean-Pierre Melville et moi et je l’entends encore me dire : « Cocteau, il était d’abord ce que devrait être tout créateur français : un ambassadeur de France en France ». C’est une magnifique déclaration que j’ai envie de reprendre à mon compte pour ce Voyage à travers le cinéma français, cet exercice d’admiration et de reconnaissance comme disait Victor Hugo, « il y a dans l’admiration un je ne sais quoi de réconfortant. »
Dossier de presse “Voyage à travers le cinéma français”
Anglais ~ 8 pages ~ 1,7 Mo ~ pdf
Dossier de presse “Voyage à travers le cinéma français”
Français ~ 8 pages ~ 1,7 Mo ~ pdf