in English
|
horaires
| longs métrages |
courts métrages
|
program
[PDF]
2007
Festival Feature Films (30 Mars - 1er Avril)
Le Réalisateur Abderrahmane Sissako présentent son film Bamako
Réalisation et Scénario Abderrahmane Sissako Production Denis Freyd, Abderrahmane Sissako
Acteurs Aïssa Maïga, Tiécoura Traoré, Hélène Diarra Durée 118 min Tout public
Synopsis
A Bamako, la capitale du Mali, un procès contre la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International s’installe pour quelques jours dans la cour que partagent Chaka et Melé avec leurs nombreux voisins. Des juges sont appointés, les témoins défilent à la barre et les avocats des deux parties se livrent bataille à coup de discours passionnés et d’accusations sans concession. Pendant ce temps, la vie dans la cour continue.
Alors que le procès se déroule, une affaire de pistolet volé conduit un détective local à suspecter Chaka qui habite une des maisons qui donnent sur la cour avec sa femme Melé. Melé est une chanteuse de cabaret populaire, Chaka est sans emploi et leur couple se déchire…
L’histoire de Chaka et Melé et celles des voisins qui vivent dans la cour apposées aux puissants témoignages et aux plaidoyers saisissants donnent une voix à cette l’Afrique muette. L’affaire de l’Afrique contre les Institutions Internationales prend alors toute sa mesure.
« Le résultat est un cri saisissant, un film ingénieux dans sa forme, actuel dans son propos. Captivant (...) »
– Alexis Campion, Le Journal du Dimanche
« Voilà un film aussi singulier que simple, aussi puissant que magnifique, un film calmement en colère. (...) Bamako est un geste de haute tenue politique et artistique. »
– Serge Kaganski, Les Inrockuptibles
Félicitations à Aïssa Maïga pour sa nomination aux César 2007 dans la catégorie Meilleur Espoir Féminin.
producteur/réalisateur/scénariste
Abderrahmane Sissako
2006 |
Bamako by Abderrahmane Sissako |
|
Daratt (saison sèche) by Mahamat-Saleh Haroun |
2003 |
Malenkie lyudi (Les petites gens) by Nariman Turebayev |
|
Le Silence de la forêt by Bassek Ba Kobhio and Didier Ouenangare |
2002 |
Heremakono (En attendant le bonheur) by Abderrahmane Sissako |
|
Abouna by Mahamat-Saleh Haroun |
1998 |
La Vie sur terre by Abderrahmane Sissako |
1997 |
Rostov Luanda by Abderrahmane Sissako |
|
Sabriya by Abderrahmane Sissako (short film) |
1996 |
Le Chameau et les bâtons flottants by Abderrahmane Sissako (short film) |
1993 |
Octobre by Abderrahmane Sissako (short film) |
1989 |
Le Jeu by Abderrahmane Sissako (short film) |
actrice
Aïssa Maïga
2006 |
Bamako by Abderrahmane Sissako |
2005 |
Prête moi ta main by Eric Lartigau |
|
Je vais bien, ne t’en fais pas by Philippe Lioret |
|
Paris je t'aime – Segment: Place des Fêtes by Olivier Assayas |
|
Caché by Michael Haneke |
2004 |
Les Poupées russes by Cédric Klapisch |
|
Travaux, on sait quand ça commence… by Brigitte Roüan |
|
L'Un reste, l'autre part by Claude Berri |
2003 |
Mes enfants ne sont pas comme les autres by Denis Dercourt |
2001 |
Les Baigneuses by Viviane Candas |
2000 |
Lise et André by Denis Dercourt |
1999 |
Jonas et Lila, à demain by Alain Tanner |
1997 |
La Revanche de Lucy by Janusz Mrosowski |
1996 |
Saraka Bo by Denis Amar |
actrice
Maïmouna Hélène Diarra
2006 |
Bamako by Abderrahmane Sissako |
2002 |
Moolaadé by Ousmane Sembene |
2000 |
Code inconnu, récit incomplet de plusieurs voyages by Michael Haneke |
1998 |
La Genèse by Cheick Oumar Sissoko |
1997 |
Taafé Fanga by Adama Drabo |
1996 |
Macadam Tribu by Zeka Laplaine |
1995 |
Guimba, un tyran une époque by Cheick Oumar Sissoko |
1989 |
Finzan by Cheick Oumar Sissoko |
Entretien avec Abderrahmane Sissako
Ce film est d’abord lié au désir de tourner dans la maison de mon père, aujourd’hui disparu. Cette maison se trouve à Bamako, dans le quartier populaire d’Hamdallaye. C’est une maison simple, construite en terre. Dans la cour se côtoient, depuis des années, un robinet et un puits. Ici, l’eau coûte cher, et pour faire des économies, mon père a fait creuser un puits.
C’est dans cette cour que j’ai grandi, avec mes nombreux frères, soeurs, cousins, cousines, tantes, oncles, parents proches et lointains. Jamais nous n’avons été moins de vingt-cinq à dormir, à manger, à apprendre, à vivre presque à tour de rôle.
Aujourd’hui, la plupart d’entre nous a quitté cette maison pour vivre ailleurs; pour autant la maison ne désemplit pas … De nouveaux cousins, cousines, parents proches ou lointains y vivent, vont à l’école ou abandonnent pour s’accrocher à un petit boulot de survie. Pour moi, cette maison est liée au souvenir de discussions passionnées avec mon père sur l’Afrique.
L’autre raison qui m’a poussé à faire ce film tient à mon regard sur l’Afrique, l’Afrique non pas comme le continent avec la parole délivrée à la barre. Les débats du procès illustrent une forme d’intelligence qui monopolise toute l’attention et il fallait impérativement que cette érudition du propos soit relativisée par ces vies qui continuent tout autour de la cour.
Note du réalisateur
Créés au lendemain de la seconde guerre mondiale à Bretton Woods (Etats-Unis) et basés à Washington, le FMI et la Banque Mondiale ont aujourd’hui pour missions principales la régulation du système financier international et l’octroi de prêts aux pays en développement. Face aux difficultés de nombreux pays à rembourser leur dette, les pays riches ont exigé au début des années 1980 la mise en place de programmes dits “d’ajustement structurel,” fixant ainsi les règles du jeu dont dépend le sort de millions de personnes. Les gouvernements des pays très endettés se sont alors vus dicter par les représentants des institutions financières internationales la politique à suivre pour rétablir leur équilibre financier. La plupart des pays d’Afrique subsaharienne se trouvent aujourd’hui sous ajustement structurel. D’inspiration très libérale, les programmes d’ajustement servent principalement les intérêts des pays riches, Etats-Unis et Europe en tête. Les réformes imposées aux pays du Sud sont toujours les mêmes alors que, paradoxalement, elles sont loin d’être appliquées dans les pays du Nord: suppression des subventions accordées par l’Etat (agriculture, textile, …), démantèlement des services publics, licenciement des fonctionnaires (instituteurs, médecins, …).
Les privatisations des sociétés nationales des pays endettés, qui géraient notamment les richesses naturelles, l’eau, l’électricité, les moyens de communication et de télécommunication, sont presque toujours effectuées au profit des multinationales des pays riches. Les contrats, négociés dans un contexte où se mêlent pressions politiques et corruption, sont systématiquement en faveur des multinationales. Dans le même temps, les populations des pays placés sous ajustement structurel n’ont cessé de s’appauvrir, avec pour conséquences la diminution de l’espérance de vie, l’augmentation du taux de mortalité infantile, la baisse du taux d’alphabétisation.
La quasi totalité des rapports officiels souligne que les « pays pauvres très endettés » sont plus pauvres aujourd’hui qu’il y a vingt ans.
Or, si l’on tient compte de l’ensemble des flux financiers et des transferts de richesses, les pays africains ont fait plus que rembourser leur dette aux pays riches. Beaucoup d’entre eux ont dû tout céder et ne pourront plus assurer leur développement futur.
L’annulation éventuelle et tardive de la dette apparaît désormais comme un leurre. |