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2008
Festival Feature Films (March 28-30)
Le réalisateur français Daniel Vigne présente l’avant-première américaine de Jean de La Fontaine, le défi
Réalisateur Daniel Vigne Scénariste Jacques Forgeas
Producteurs Fabienne Servan-Schreiber, Jean-Pierre Fayer Avec Lorànt Deutsch, Philippe Torreton, Sara Forestier, Jean-Claude Dreyfus, Julien Courbey, Jean-Pierre Malo, Jocelyn Quivrin Durée 1 h 40 minTout public
Synopsis
Paris résonne de mille bruits en ce matin du 5 septembre 1661 : Fouquet, le puissant conseiller du roi, est arrêté sur ordre de Colbert. Le jeune Louis XIV devient le seul maître. Alors que les autres artistes, reniant leur mécène, se précipitent au service du monarque tout puissant, un homme se lève pour affirmer son soutien au surintendant déchu, le poète Jean de La Fontaine. Colbert se jure alors de faire plier le rebelle, seul artiste du royaume à situer son art au-dessus du Roi. Dès lors, La Fontaine, même dans la misère, ne renoncera jamais à ses convictions. Sans argent, il résiste, s’amuse, observe, écrit Les Fables, pamphlets assassins contre un régime despotique.
réalisateur/scénariste
Daniel Vigne
1994 |
L’Attente (in 3000 scénarios contre un virus) |
1990 |
Jeanne, la putain du roi (scriptwriter) |
1989 |
Comédie d’été |
1985 |
Une femme ou deux |
1982 |
Le Retour de Martin Guerre |
1977 |
Le Sept à la butte (short film) |
1973 |
Les Hommes |
acteur
Lorant Deutsch
2007 |
Big City de Djamel Bensalah |
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Toni by Alix de Maistre |
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Le Plaisir de chanter de Ilan Duran Cohen |
2005 |
Ze film de Guy Jacques (VCU French Film Festival 14) |
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Le Temps des portes-plumes de Daniel Duval |
2004 |
L’Américain de Patrick Timsit |
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Pour le plaisir de Dominique Deruddère |
2003 |
Ripoux 3 de Claude Zidi |
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Nos amis les flics de Bob Swaim |
2002 |
Bienvenue chez les Rozes de Francis Palluau |
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Sens dessus dessous de Vincent Buffé |
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A louer de James L. Frachon |
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Les Amateurs de Martin Valente (VCU French Film Festival 12) |
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Le Coût de la vie de Philippe Le Guay |
2001 |
Le Raid de Djamel Bensalah |
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Ta sœur de Martin Valente |
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3 Zéros de Fabien Onteniente |
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Ces jours heureux de Olivier Nakache |
2000 |
Un aller simple de Laurent Heynemann |
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L’Envol de Steve Suissa |
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Jet Set de Fabien Onteniente |
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HS de Jean-Paul Lilienfeld |
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Scenarios sur la drogue: Exta-ordinaire de Manuel Boursinhac |
1999 |
Peut-être de Cédric Klapisch |
1998 |
Le Ciel, les oiseaux et… ta mère! de Djamel Bensalah |
1997 |
Y a du foutage dans l’air de Djamel Bensalah |
acteur
Philippe Torreton
2006 |
Ulzhan de Volker Schlöndorff |
2005 |
Le Grand Meaulnes de Jean-Daniel Verhaeghe |
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Adam et Eve de Michel Deutsch |
2004 |
Les Chevaliers du ciel de Gérard Pirès |
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Monsieur N. de Antoine de Caunes |
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Dear Hunter de Franck Saint-Cast |
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L’Equipier de Philippe Lioret (VCU French Film Festival 13) |
2002 |
Corps à corps de François Hanss, Arthur-Emmanuel Pierre |
2001 |
Vertiges de l’amour de Laurent Chouchan |
2000 |
Félix et Lola de Patrice Leconte |
1999 |
Ca commence aujourd’hui de Bertrand Tavernier |
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Tôt ou tard de Anne-Marie Etienne |
1996 |
Capitaine Conan de Bertrand Tavernier |
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Le Bel Eté, 1914 de Christian de Chalonge |
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La Servante aimante de Jean Douchet |
1995 |
L’Appât de Bertrand Tavernier |
1994 |
L’Ange noir de Jean-Claude Brisseau |
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Oublie-moi de Noémie Lvovsky |
1993 |
Une nouvelle vie de Olivier Assayas |
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L. 627 de Bertrand Tavernier |
1991 |
La Neige et le feu de Claude Pinoteau |
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Dernier regard de Philippe Coroyer |
Commentaires de Daniel Vigne (réalisateur)
Quand j’étais enfant, je trouvais La Fontaine au mieux amusant, au pire ennuyeux. Avec la maturité, j’ai appris à aller là où l’auteur avançait masqué et j’ai découvert un homme dans un conflit permanent avec le pouvoir en place, ce qui n’est pas pour me déplaire. Aujourd’hui, La Fontaine est partout sans qu’on ne le relève vraiment, les humoristes se sont emparés de ses animaux, et les hommes politiques de ses maximes, on le cite au journal télévisé. Ce qu’il disait de la cour et du Roi dans ses fables les plus ouvertement politiques, comme « Les Animaux malades de la peste », et « La Cour du lion », est plus que jamais d’actualité. Il a conspué les flatteurs et la langue de bois, comparé la cour à un charnier, pointé le danger qu’il y a à laisser un homme seul diriger un pays!
Entretien avec Philippe Torreton (acteur)
Quelle a été votre réaction à la lecture du scénario?
J’ai découvert que La Fontaine était très libre à une époque où ça devait être compliqué de l’être. J’avais une fausse idée de lui : j’étais, comme beaucoup de gens je crois, encombré par ses morales... Par méconnaissance, parce que je n’ai évidemment pas tout lu, ni de ses fables, ni du reste... Mais je m’y suis penché depuis, et je vois maintenant que ses « morales » sont assez ambiguës. Ne serait-ce que « La Cigale et la Fourmi » : qu’est-ce qu’il veut nous dire? C’est une dénonciation de l’égoïsme de la fourmi? Ou du dilettantisme de la cigale? Mais de la part d’un artiste ce serait un peu étonnant d’épingler la cigale? Finalement ses morales sont plutôt des mises en regard : il nous tend un miroir, à nous de nous débrouiller avec ça. Il y a une grande malice dans ces fables et à l’époque, même si Esope et quelques autres avaient ouvert la voie, il a eu l’intelligence et le courage de les remettre au goût du jour. J’imagine les conversations dans les salons : « Oh! Eh bien moi je travaille sur un lièvre et une tortue mais je ne sais pas encore qui va gagner!?! » Pour moi, La Fontaine est un homme qui a le courage de son ambition artistique — il n’avait sans doute pas conscience que ça allait aboutir à ce succès, mais alors que tout le monde lui dit de laisser tomber, il continue. Il y a chez lui quelque chose d’une « impossibilité de faire autrement » que je trouve belle quand on voit la vie de gens de talent comme Racine ou Lulli qui se sont plus laissé faire que lui.
Face à Jean de La Fontaine il y a Colbert, son opposé en quelque sorte.
Colbert était un travailleur acharné, un homme intelligent qui avait une assez haute estime de lui, en tout cas une conscience de ce qu’il pouvait apporter à la France. Je pense qu’il ne s’est pas réveillé à la fin de sa vie en disant : « c’est moi qui ai fait tout ça?! » Dans certaines lettres du temps où il était encore au service de Mazarin, il se plaint de ne pas avoir assez de travail : s’il n’avait pas cinq ou six gros dossiers en cours sur son bureau, il avait l’impression de perdre son temps.
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