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2008
Festival Feature Films (March 28-30)
Le réalisateur français Thomas Gilou présente le film Michou d’Auber
Réalisateur Thomas Gilou Scénaristes Thomas Gilou, Messaoud Hattou Producteurs Pierre-Ange Le Pogam, Luc Besson, Michel Feller Avec Gérard Depardieu, Nathalie Baye, Mathieu Amalric, Samy Seghir, Akli Fellag Durée 2 h 04 min Tout public
Synopsis
Messaoud, 9 ans, est un enfant d’Aubervilliers. Parce que sa mère est malade, son père est obligé de le placer dans une famille d’accueil. Nous sommes en 1960, dans le contexte troublé des « événements » d’Algérie. Gisèle, la femme chez qui il est placé, décide de travestir l’identité de Messaoud aux yeux de la population de son village du Berry, mais aussi — et surtout — aux yeux de son mari Georges, ancien militaire.
Messaoud devient alors Michel, Michou, et c’est sous cette identité, porté par l’affection de Georges et Gisèle, qu’il s’initie à la France profonde. Mais le mensonge de Gisèle, bientôt révélé, va mettre en péril cette relation naissante.
réalisateur/scénariste
Thomas Gilou
2005 |
Le Temps n’efface rien (documentaire) |
2001 |
La Vérité si je mens 2! |
1999 |
Chili con carne |
1998 |
Astérix et Obélix contre César (scénariste) |
1997 |
La Vérité si je mens! |
1995 |
Raï |
1992 |
À la vitesse d’un cheval au galop (scénariste) |
1987 |
Chamane |
1986 |
Black Mic Mac |
1984 |
La Combine de la girafe (short film) |
acteur/producteur
Gérard Depardieu
2007 |
La Môme de Olivier Dahan |
2006 |
Quand j’étais chanteur de Xavier Giannoli |
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Paris, je t’aime de Olivier Assayas, Gérard Depardieu, et al. |
2005 |
Olé de Florence Quentin |
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Combien tu m’aimes? de Bertrand Blier |
2004 |
Boudu de Gérard Jugnot |
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Les Temps qui changent de André Téchiné |
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Je préfère qu’on reste amis de Eric Toledano, Olivier Nakache |
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36, quai des Orfèvres de Olivier Marchal |
2003 |
San Antonio de Frédéric Auburtin |
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Nathalie… de Anne Fontaine |
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RRRrrr!!! de Alain Chabat, Les Robins des Bois |
2002 |
Tais-toi de Francis Veber |
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Bon voyage de Jean-Paul Rappeneau |
2000 |
Astérix et Obelix: Mission Cléopâtre de Alain Chabat |
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Le Placard de Francis Veber |
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Vidocq de Pitof |
1999 |
Les Acteurs de Bertrand Blier |
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Vatel de Roland Joffé |
1998 |
Astérix et Obélix contre César de Claude Zidi |
1997 |
The Man in the Iron Mask de Randall Wallace |
1996 |
Le Garçu de Maurice Pialat |
1994 |
Elisa de Jean Becker |
1993 |
Germinal de Claude Berri |
1991 |
Green Card de Peter Weir |
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Tous les matins du monde de Alain Corneau |
1990 |
Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappenau |
actrice
Nathalie Baye
2007 |
Passe passe de Tonie Marshall |
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Les Bureaux de Dieu de Claire Simon |
2006 |
Le Prix à payer de Alexandra Leclère |
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Acteur de Jocelyn Quivrin |
2005 |
Mon fils à moi de Martial Fougeron |
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Le Petit Lieutenant de Xavier Beauvois |
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La Californie de Jacques Fieschi |
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Ne le dis à personne de Guillaume Canet |
2004 |
L’Un reste l’autre part de Claude Berri |
2003 |
France boutique de Tonie Marshall |
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Les Sentiments de Noémie Lvovsky |
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Une vie à t’attendre de Thierry Klifa |
2001 |
Absolument Fabuleux de Gabriel Aghion |
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La Fleur du mal de Claude Chabrol |
2000 |
Ça ira mieux demain de Jeanne Labrune |
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Selon Mathieu de Xavier Beauvois |
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Barnie et ses petites contrariétés de Bruno Chiche |
1999 |
Venus Beauté (Institut) de Tonie Marshall |
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Une liaison pornographique de Frédéric Fonteyne |
1998 |
Food of love de Stephen Poliakoff |
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Paparazzi de Alain Berberian |
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Si je t’aime, prends garde à toi de Jeanne Labrune |
acteur
Samy Seghir
2007 |
Big City de Djamel Bensalah |
2006 |
Bonne nuit Malik de Bruno Danan |
Commentaires de Thomas Gilou (réalisateur)
J’ai voulu que l’image du film reflète le passage de l’ombre vers la lumière, à mesure que l’enfant s’ouvre aux autres. Parmi les thématiques du film, la découverte de la nature a son importance : une nature française, loin du pittoresque, qui confine au mystique. Les acteurs forment les paysages de ce film tandis que les paysages deviennent autant de personnages. Michou d’Auber nous raconte une histoire qu’ont vécue beaucoup d’enfants algériens dans les années 60. L’histoire des parents d’aujourd’hui et de leurs enfants, à la recherche de racines rêvées et d’une culture qui les rassemble. C’est l’histoire universelle de parents et d’enfants qui s’ouvrent à la différence.
Entretien avec Nathalie Baye (actrice)
Que vous reste-t-il de Gisèle aujourd’hui?
Pas mal de choses. J’ai toujours été touchée par les personnes qui ne se laissent pas marcher sur les pieds mais qui restent en même temps très humbles. Gisèle est une femme solide, elle n’est jamais teigneuse, mais intelligente, touchante et tendre. Les femmes à cette époque n’étaient pas indépendantes mais elles avaient du pouvoir dans l’ombre…
Est-il aussi évident pour vous que pour le public de reformer un couple avec Gérard Depardieu?
Oui, on a beaucoup de plaisir à jouer ensemble et chaque fois que l’on se retrouve, c’est une conversation qui continue entre nous, une conversation entamée depuis plus de trente ans. La première fois que j’ai joué avec Gérard, c’était au théâtre. J’étais en 2ème année de conservatoire, je n’étais pas connue, lui non plus, on démarrait… Ensuite, il y a eu Le Retour de Martin Guerre, une petite chose dans La Dernière Femme de Ferreri, Rive droite, rive gauche, La Machine… nous partageons une grande complicité et une vraie confiance dans le travail : je sais que je peux compter sur lui et il sait qu’il peut compter sur moi.
C’était important de passer plusieurs semaines dans la région pour mieux vous glisser dans la peau des personnages?
Oui, cela nous a beaucoup aidés, notamment parce que nous avons commencé le tournage par les extérieurs, en Indre justement. Cela nous a beaucoup soudés de tous vivre là-bas, ensemble. Quand on tourne à Paris, les gens rentrent chez eux le soir, ils ne se retrouvent pas, ne dînent pas ensemble, c’est plus éclaté. Et puis j’ai remarqué qu’il y a un charme supplémentaire à tourner dans ces coins, qui plus est dans un film d’époque, avec de vieilles bagnoles et des costumes.
Entretien avec Gérard Depardieu (acteur)
Michou d’Auber rejoint un peu votre propre histoire…
Oui, quand Thomas m’a parlé de cet ami, Messaoud [Hattou], qui avait été élevé par un couple de paysans du Berry, je lui ai immédiatement dit que j’étais moi-même berrichon et que je savais parfaitement de quoi il parlait : je vivais à l’époque dans une ferme du côté de Montchevrier — là où le film a été tourné — qui accueillait des enfants de la DDASS et des petits Algériens avec qui je m’amusais comme un fou. J’ai trouvé que c’était une très jolie idée et j’ai tout de suite eu envie de la soutenir. Quand je suis parti de chez moi, à l’âge de 15 ou 16 ans, au moment où je suis venu au théâtre, c’est un Algérien qui m’a appris le français, un professeur d’université. C’est lui qui m’a initié à la syntaxe et aux alexandrins à l’époque où je fréquentais le cours de Jean-Laurent Cochet, qui a d’ailleurs été le maître de beaucoup de jeunes acteurs devenus des « vieilles » vedettes, comme Fabrice Lucchini ou Daniel Auteuil.
Plus précisément, aviez-vous été témoin de l’histoire racontée dans le film?
Bien sûr! J’ai même été témoin de choses encore plus violentes que ce que l’on voit dans le film. J’avais un ami qui avait fait la guerre d’Algérie, et qui en était revenu complètement sonné : il dormait avec son flingue et gardait un collier dans du formol, un collier d’oreilles qu’il enfilait quand il allait faire des ratonnades… Et pourtant Dieu sait si les gens du Berry sont extrêmement ouverts! En tout cas, je comprenais parfaitement cette histoire, c’est un sujet magnifique, à l’intérieur duquel on trouve des choses dont on a évité de parler pendant longtemps : le fait que dans les années 50-60, les jeunes Algériens se voyaient contraints d’ignorer leur langue, à l’image des Italiens arrivés au début du siècle, qui ne parlaient plus la langue maternelle parce qu’il fallait apprendre le français. Thomas Gilou, qui est un véritable auteur, mêle ce passé à la société dans laquelle on vit, et si le cinéma peut servir à cela, c’est parfait! Messaoud est d’ailleurs très émouvant quand il parle de cette histoire, on a du mal à imaginer à quel point cet homme a pu être troublé, un peu comme Daniel Prévost qui a écrit un merveilleux livre sur son identité. Mais combien de temps lui a-t-il fallu pour dire « je suis berbère, je ne suis pas né en Normandie »? |