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2009
Festival Feature Films (March 27-29)
La réalisatrice française Michelle Porte présente l’avant-première américaine de L’Après-midi de Monsieur Andesmas
Réalisatrice Michelle Porte Scénario Michelle Porte Basé sur le livre L’Après-midi de Monsieur Andesmas de Marguerite Duras Avec Michel Bouquet, Miou-Miou Durée 1 h 19 min Tout public
Les Lieux de Marguerite Duras
de Marguerite Duras et Michelle Porte
2009 |
Reedition |
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INA Galimard |
DVD collection Les Grandes Entretiens |
Synopsis
C’est l’été. La lumière est forte. Nous sommes dans le Midi de la France. Il n’y a, dans la forêt aucune autre maison que celle que Monsieur Andesmas vient d’acquérir pour sa fille, Valérie. Cet après-midi là, Monsieur Andesmas a rendez-vous avec un entrepreneur, Michel Arc.
Il attend sur l’emplacement de la future terrasse, face à la vallée. De la musique monte du village, un air que tout le monde chante cet été-là. La vie maintenant se déroule loin de Monsieur Andesmas. A son âge, il en a pris l’habitude. Installé à l’ombre, dans un vieux fauteuil d’osier, il attend Michel Arc qui ne vient pas et pense à sa jeune fille Valérie, désormais son unique amour, qui danse, là-bas, sur la place du village. Il sera un moment distrait par le joyeux passage d’un chien puis par l’arrivée d’une étrange petite fille, messagère de Michel Arc, son père.
Dans la chaleur et le vertige de cette journée, il revivra aussi le souvenir de l’un des moments clefs de sa vie, le départ de sa femme, quand il y a dix ans, elle les a quittés, lui et sa fille Valérie.
Puis une autre femme se trouve tout à coup face à lui, c’est la femme de Michel Arc. Près de lui, autour de lui, partant, revenant, folle d’amour, de souffrance contenue: « Il n’y a que vous à qui je peux parler d’elle, vous comprenez? Valérie me fait beaucoup souffrir. »
Monsieur Andesmas l’écoutant, ne voulant pas l’entendre, découvre une Valérie qu’il ne connaît pas...
réalisatrice/scénariste
Michelle Porte
2004 |
L’Après-midi de Monsieur Andesmas |
1996 |
Un siècle d’écrivains – Françoise Sagan |
1995 |
Le Gardien du feu |
1993 |
La Maison de Jean-Pierre Raynaud 1969-1993 |
1992 |
Jean Degottex |
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Signalement, le voyage au Pérou |
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Une maison en Allemagne |
1990 |
Portrait de famille avec mon père Maurice Denis |
1989 |
Edmond Jabès |
1988 |
D’un Nord à l’autre |
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Ballade en Champagne |
1987 |
Le Tour de Victor Laloux |
1986 |
A la recherche de Carl Theodor Dreyer |
1985 |
La Princesse Palatine à Versailles |
1984 |
Savannah Bay c’est toi avec Marguerite Duras |
1982 |
La Peste Marseille 1720 |
1981 |
Les Lieux de Virginia Woolf |
1976 |
Les Lieux de Marguerite Duras |
le deuxième réalisateur auxiliaire
1977 |
Baxter, Véra Baxter de Marguerite Duras |
entretiens
1978
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Les Lieux de Marguerite Duras de Marguerite Duras et Michelle Porte. Les Éditions de Minuit. |
1977
|
Le Camion. Entretiens avec Michelle Porte de Marguerite Duras. Éditions de Minuit. |
réalisateur de photographie
Dominique Le Rigoleur
2005 |
Emmenez-moi de Edmond Bensimon |
2004 |
L’Après-midi de Monsieur Andesmas de Michelle Porte |
2001 |
Clandestino de Paule Muxel |
2000
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Tout près des étoiles: Les danseurs de l’Opéra de Paris de Nils Tavernier |
1999 |
Balkan Baroque de Pierre Coulibeuf |
1998 |
La vie rêvée des anges de Erick Zonca |
1992 |
L’Homme de ma vie de Jean-Charles Tacchella |
1990 |
Dédé de Jean-Louis Benoît |
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Dames galantes de Jean-Charles Tacchella |
1988 |
La Lectrice de Michel Deville |
|
La Vallée des anges de Aline Issermann |
1987 |
Résidence surveillée de Frédéric Compain |
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Buisson ardent de Laurent Perrin |
1986 |
L’Amant magnifique de Aline Issermann |
1985 |
Passage secret de Laurent Perrin |
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Cent francs l’amour de Jacques Richard |
1984 |
Louise l’insoumise de Charlotte Silvera |
|
La Triche de Yannick Bellon |
1983 |
Le Destin de Juliette de Aline Issermann |
|
Lettres d’amour perdues de Robert Salis |
|
Rendez-vous avec Marguerite de Nicolas Klotz |
1982 |
Agatha et les lectures illimitées de Marguerite Duras |
1981 |
L’Homme atlantique de Marguerite Duras |
acteur
Michel Bouquet
Filmography choisi
2004 |
L’Après-midi de Monsieur Andesmas de Michelle Porte |
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Le Promeneur du Champ de Mars de Robert Guédiguian |
2003 |
Les Côtelettes de Bertrand Blier |
2001 |
Comment j’ai tué mon père de Anne Fontaine |
1994 |
Elisa de Jean Becker |
1993 |
L’Œil de Vichy de Claude Chabrol |
1991 |
Toto le héros de Jaco van Dormael |
|
Tous les matins du monde de Alain Corneau |
1985 |
Poulet au vinaigre de Claude Chabrol |
1982 |
Les Misérables de Robert Hossein |
|
La Raison d’état de André Cayatte |
1975
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Vincent mit l’âne dans un pré (et s’en vint dans l’autre) de Pierre Zucca |
1973 |
Le Serpent de Henri Verneuil |
|
Il n’y a pas de fumée sans feu de André Cayatte |
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France S.A. de Alain Corneau |
1971 |
Juste avant la nuit de Claude Chabrol |
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Papa les petits bateaux de Nelly Kaplan |
1970 |
La Rupture de Claude Chabrol |
1969 |
La Sirène du Mississippi de François Truffaut |
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Borsalino de Jacques Deray |
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La Femme infidèle de Claude Chabrol |
1967 |
La Route de Corinthe de Claude Chabrol |
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La Mariée était en noir de François Truffaut |
actrice
Miou-Miou
Filmography choisi
2008 |
Pour un fils de Alix De Maistre |
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Le Concert de Radu Mihaileanu |
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Mia et le Migou (voice) de Jacques-Rémy Girerd |
2007 |
Affaire de famille de Claus Drexel |
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Le Grand Alibi de Pascal Bonitzer |
2005 |
La Science des rêves de Michel Gondry |
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Riviera de Anne Villacèque |
|
Avril de Gérard Hustache-Mathieu |
|
Le Héros de la famille de Thierry Klifa |
|
Les Murs porteurs de Cyril Gelblat |
2004 |
Folle embellie de Dominique Cabrera |
|
L’Après-midi de Monsieur Andesmas de Michelle Porte |
|
L’un reste l’autre part de Claude Berri |
2003 |
Mariages! de Valérie Guignabodet |
2000 |
Tout va bien, on s’en va de Claude Mouriéras |
1997 |
Nettoyage à sec de Anne Fontaine |
1996 |
Le Huitième Jour de Jaco van Dormael |
1995 |
Ma femme me quitte de Didier Kaminka |
1994 |
Un Indien dans la ville de Hervé Palud |
1993 |
Germinal de Claude Berri |
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Montparnasse – Pondichéry de Yves Robert |
1992 |
Tango de Patrice Leconte |
1991 |
La Totale de Claude Zidi |
1990 |
Milou en mai de Louis Malle |
1988 |
La Lectrice de Michelle Deville |
1986 |
Tenue de soirée de Bertrand Blier |
1983 |
Coup de foudre de Diane Kurys |
1982 |
Guy de Maupassant de Michel Drach |
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Josepha de Christopher Frank |
1978 |
Les Routes du sud de Joseph Losey |
1976 |
Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 de Alain Tanner |
1973 |
Les Valseuses de Bertrand Blier |
Entretien avec Michelle Porte (réalisatrice/scénariste)
Michelle Porte, vous avez eu des rapports privilégiés d’amitié et de travail avec Marguerite Duras. Vous l’avez rencontrée en 1966, sur le tournage du film La Musica; en 1976, vous réalisez un film sur Les lieux de Marguerite Duras, prolongé, en 1977, par un livre d’entretiens. La même année, paraît une autre série de conversations à propos de son film Le Camion. En 1983, dans Savannah Bay, c’est toi, vous filmez les répétitions de la mise en scène que Duras a faite de sa pièce au théâtre du Rond-Point, avec Madeleine Renaud et Bulle Ogier. Quand et comment l’idée d’adapter pour l’écran ce texte, L’Après-midi de Monsieur Andesmas, est-elle née?
C’est un livre de Marguerite que j’ai toujours beaucoup aimé. L’histoire m’a touchée d’emblée: l’amour de ce vieil homme pour sa fille Valérie, le dernier amour de sa vie, complètement absolu, c’est quelque chose qui touche tout le monde. J’ai toujours dit à Marguerite: « S’il y a un texte de vous que j’aimerais porter à l’écran, c’est L’Après-midi de Monsieur Andesmas. » Elle me répondait: « Si je ne le fais pas, vous le ferez quand je serai morte. » Car c’est un film qu’elle aurait aimé faire.
Pour écrire le livre, Marguerite Duras dit qu’elle est partie d’un lieu géographique, d’une maison qu’elle avait vue, entre Saint-Tropez et Gassin, et qu’elle décrit comme isolée, « sur une colline complètement recouverte par la forêt... au loin une mer méditerranéenne. » Dans le film, la maison se situe près de Gordes, sans la mer, et pourtant, c’est totalement la maison de Monsieur Andesmas. Comment ce lieu s’est-il imposé à vous comme le lieu du film?
Pendant longtemps au début de mon adaptation, j’ai cherché, naïvement, un lieu qui ressemblerait à celui que Marguerite décrivait dans son livre, c’est-à-dire un lieu d’où on voyait la mer, un lieu en surplomb au-dessus d’un village. En même temps, je vis dans un endroit qui est très isolé, qui est entouré par la forêt mais qui n’est pas au bord de la mer, puisque c’est dans les Monts de Vaucluse. Ce lieu, je le connais très bien, je connais tous les arbres, le terrain, les lumières. Puis je me suis souvenue que la première fois que Marguerite Duras est venue me voir, là-bas, une des premières phrases qu’elle ait dites, c'est: « Ah! Mais c’est la maison de Monsieur Andesmas. » Peu à peu, je me suis rendu compte que j’avais envie de tourner là, dans ce lieu, d’enfermer l’histoire dans ce lieu.
L’histoire, c’est celle de deux souffrances, de deux dépossessions. L’originalité du film, c’est que cette tragédie n’est pas circonscrite dans un huis clos, mais qu’elle prend place dans un espace totalement ouvert.
Je voulais que les personnages de l’histoire soient ancrés dans le lieu comme les arbres que je filme. Ce lieu n’est pas un décor, c’est un personnage à part entière. Ce lieu où Miou-Miou exprime sa souffrance dans cette espèce de parcours éperdu, il fallait qu’il soit éprouvé par moi, que je le connaisse bien.
A plusieurs reprises dans le film, on voit fugitivement la plage qui s’étend devant la résidence des Roches noires, à Trouville. Les Roches noires, où Duras avait acheté un appartement en 1963, est un haut lieu de son imaginaire. Pourquoi apparaît-elle ici?
Dans le livre, on sait peu de choses sur Monsieur Andesmas; on sait seulement que sa femme l’a quitté pour un autre homme. Alors, cette scène, j’ai préféré la situer aux Roches Noires, dans ce lieu de Marguerite, plutôt que n’importe où ailleurs.
Michel Bouquet est le personnage de Monsieur Andesmas et Miou-Miou interprète la femme de Michel Arc. Miou-Miou est très émouvante, avec un mélange de fragilité et de force...
Oui, ce qui est très beau chez Miou-Miou, c’est cette vitalité. Elle a aussi une très grande grâce. C’est très important dans un film où il n’y a pas d'action, au sens traditionnel, mais où il y a beaucoup de déplacements du corps. Ils devaient être un moyen d’expression, comme la parole.
Sur l’écran, le personnage de Valérie est particulièrement lumineux, comme une sorte d’icône éclatante. Et on est frappé par la concentration avec laquelle Paloma Veinstein, qui joue la fille de Michel Arc, regarde les choses et les êtres. Comment avez-vous choisi les personnages secondaires?
Pour le personnage de Valérie, je cherchais une jeune fille belle et blonde car dans l’oeuvre de Duras il y a une espèce de mythe de la blondeur. Je voulais quelqu’un qui ne soit pas dans la séduction, une jeune fille qui soit belle sans le savoir. Pour la petite fille aussi, ça a été un coup de foudre. Elle a tout de suite compris l’étrangeté et la complexité de son personnage.
La musique est très présente dans le film. On est particulièrement sensible à un air joué par le violoncelle, composé par Carlos d’Alessio. Pour les spectateurs d’India Song, le « film culte » de Duras, la musique de ce compositeur est inséparable de la magie des images. Comment cette composition de Carlos d’Alessio est-elle devenue la musique du film?
A l’occasion du festival de La Roque-d’Anthéron, Delphine Seyrig et Sami Frey avaient donné un récital de textes de Duras qu’ils lisaient accompagnés au piano par Carlos d’Alessio. Il y avait un texte qui s’appelle: « Quand le lilas fleurira mon amour; » ce sont les paroles de la chanson que chante avec beaucoup de talent Anne Isserman dans le film. Là, j’ai retrouvé d’un coup le climat; Carlos était quelqu’un qui a totalement compris l’oeuvre de Marguerite.
– Propos recueillis par Joëlle Pagès-Pindon
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