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2008
Festival Feature Films (March 28-30)
Le réalisateur français Jean Becker présente l’avant-première américaine de Dialogue avec mon jardinier
Réalisateur Jean Becker Scénaristes Jean Cosmos, Jacques Monnet, Jean Becker Basé sur le livre Dialogue avec mon jardinier de Henri Cueco, publié aux Éditions du Seuil Producteur Louis Becker Avec Daniel Auteuil, Jean-Pierre Darroussin, Fanny Cottençon Durée 1 h 45 min Tout public
Synopsis
Ayant acquis une honnête réputation de peintre parisien, un quinquagénaire fait retour aux sources et revient dans le centre de la France profonde prendre possession de la maison de sa jeunesse. Autour de la bâtisse s’étend un assez grand terrain qu’il n’aura ni le goût ni le talent d’entretenir. Aussi fait-il appel à candidature, par voie d’annonce locale. Le premier candidat — qui sera le bon — est un ancien complice de la communale, perdu de vue et ainsi miraculeusement retrouvé. Il sera le jardinier. Se côtoyant au long des jours, ils poursuivent une sorte d’adolescence tardive et fraternelle, qui mêle tout ensemble leurs familles, leurs savoirs, les carottes, les citrouilles, la vie, la mort, le voyage en avion, les groseilliers, les goûts et les couleurs. Et de tout revoir avec les yeux de l’autre, chacun renouvelle le spectacle du monde.
Félicitations à Jean-Pierre Darroussin pour sa nomination au César du Meilleur Acteur 2008 dans le film Dialoge avec mon jardinier.
réalisateur/scénariste
Jean Becker
2007 |
Deux jours à tuer |
2003 |
Effroyables jardins (VCU French Film Festival 12) |
2000 |
Un crime au paradis (VCU French Film Festival 9) |
1998 |
Les Enfants du marais (VCU French Film Festival 8) |
1995 |
Elisa |
1983 |
L’Été meurtrier |
1967 |
Tendre voyou |
1965 |
Pas de caviar pour tante Olga |
1964 |
Échappement libre |
1961 |
Un nommé La Rocca |
acteur/réalisateur
Jean-Pierre Darroussin
2007 |
Le Coeur des hommes 2 de Marc Esposito |
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Lady Jane de Robert Guédiguian |
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Les Grandes Personnes de Anna Novion |
2006 |
Fragile(s) de Martin Valente |
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J’attends quelqu’un de Jérôme Bonnell |
2005 |
Toute la beauté du monde de Marc Esposito |
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Le Cactus de Gérard Bitton, Michel Munz |
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Le Pressentiment de Jean-Pierre Darroussin |
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Combien tu m’aimes? de Bertrand Blier |
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Le Voyage en Arménie de Robert Guédiguian |
2004 |
Mon père est ingénieur de Robert Guédiguian |
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Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet |
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Cause toujours de Jeanne Labrune |
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Saint Jacques… La Mecque de Coline Serreau |
2003 |
Feux rouges de Cédric Kahn |
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Les Clés de bagnole de Laurent Baffie |
2002 |
C’est le bouquet! de Jeanne Labrune |
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Ah! Si j’étais riche de Michel Munz and Gérard Bitton |
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Le Coeur des hommes de Marc Esposito |
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Le Retour du printemps de Carlos Pardo |
2001 |
L’Art (délicat) de la séduction de Richard Berry |
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Mille millièmes, fantaisie immobilière de Rémi Waterhouse |
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Une affaire privée de Guillaume Nicloux |
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Marie-Jo et ses deux amours de Robert Guédiguian |
2000 |
A l’attaque de Robert Guédiguian |
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La Vie est tranquille de Robert Guédiguian |
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Ça ira mieux demain de Jeanne Labrune |
1999 |
Le Goût des autres de Agnès Jaoui |
1997 |
Marius et Jeannette de Robert Guédiguian |
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On connaît la chanson de Alain Resnais |
1996 |
Un air de famille de Cédric Klapisch |
acteur
Daniel Auteuil
2007 |
Le Deuxième Souffle de Alain Corneau |
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Ma fille a 15 ans de François Desagnat, Thomas Sorriaux |
2006 |
Napoléon (et moi) de Paolo Virzi |
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MR73 de Olivier Marchal |
2005 |
L'Invité de Laurent Bouhnik |
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La Doublure de Francis Veber |
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Peindre ou faire l’amour de Arnaud Larrieu, Jean-Marie Larrieu |
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Mon meilleur ami de Patrice Leconte |
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L’Entente cordiale de Vincent de Brus |
2004 |
L'Un reste l’autre part de Claude Berri |
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Caché de Michaël Haneke (Best Actor, 2005 European Film Awards) |
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36, quai des Orfèvres de Olivier Marchal |
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Le Prix du désir de Roberto Ando |
2003 |
Après vous... de Pierre Salvadori |
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Les Clés de bagnole de Laurent Baffie |
2001 |
Petites coupures de Pascal Bonitzer |
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L'Adversaire de Nicole Garcia |
2000 |
Le Placard de Francis Veber |
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La Veuve de St Pierre de Patrice Leconte |
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Sade de Benoît Jacquot |
1999 |
La Fille sur le pont de Patrice Leconte (Best Actor, 2000 César Award) |
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Mauvaise passe de Michel Blanc |
1997 |
Le Bossu de Philippe de Broca |
1996 |
Lucie Aubrac de Claude Berri |
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Passage à l’acte de Francis Girod |
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Les Voleurs de André Téchiné |
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Le Huitième Jour de Jaco Van Dormael (Best Actor Award, 1996 Cannes Film Festival) |
Entretien avec Jean Becker (réalisateur)
Qu’est-ce qui, en lisant le livre d’Henri Cueco, vous a donné envie d’en faire un film?
J’ai tout de suite été frappé par la façon qu’avait le jardinier de parler, de s’exprimer, par des réflexions très particulières. C’est d’ailleurs sûrement ce qui avait frappé Cueco quand il avait rencontré cet homme et qui lui avait donné l’envie d’écrire le livre — pour qu’il en reste une trace. Ce jardinier est un être singulier, assez exceptionnel. Il a une vue sur les choses de la vie tout à fait spontanée et naïve, et pourtant juste et profonde. Ce n’est pas Monsieur Tout Le Monde. Ses dialogues, tels que les a restitués Cueco, sont formidables d’étrangeté et de bon sens à la fois.
Quelle était la principale difficulté de l’adaptation?
Il fallait quasiment inventer de toutes pièces le personnage du peintre qui, dans le livre, n’existe que pour renvoyer la balle au jardinier. J’ai commencé à écrire le scénario tout seul et puis, assez vite, j’ai ressenti le besoin de me faire aider par quelqu’un. Et j’ai tout naturellement pensé à Jean Cosmos parce qu’on s’était très bien entendus lorsqu’on a travaillé ensemble sur l’adaptation d’Effroyables jardins, mais aussi parce que sa fille est peintre et qu’elle l’a sûrement bien aidé pour développer ce personnage. Il fallait trouver le juste équilibre entre les deux, ne pas affaiblir le jardinier tout en donnant assez de vie et de consistance au peintre.
L’Été meurtrier, Les Enfants du marais, Effroyables jardins, Dialogue avec mon jardinier... Il y a dans vos films comme une nostalgie de la vie à la campagne alors que vous n’êtes pas un enfant de la campagne.
Un petit peu quand même. Et ça ressort maintenant... En effet, quand la guerre a éclaté et que mon père a été fait prisonnier, on est partis vivre à la campagne. J’avais 7 ans, j’étais dans une ferme et je vivais comme les fils des gens qui nous hébergeaient. Puis, mon père est revenu de captivité et il a tourné Goupi mains rouges. Une histoire qui se passait dans un univers de paysans. On est allés habiter alors à Saint Léonard des Bois, encore à la campagne! Et pendant la première partie de ma carrière, j’ai occulté ces souvenirs, ces réminiscences de la province. Je crois que c’est de travailler sur L’Été meurtrier avec Sébastien Japrisot qui m’a redonné goût à ça. Je me suis dit: « Je me sens bien là-dedans, à raconter des histoires avec des gens simples et authentiques. » Et aujourd’hui, c’est comme si c’était important pour moi de renouer avec mes souvenirs d’enfance.
Entretien avec Jean-Pierre Darroussin (acteur)
Qu’est-ce qui vous touche le plus chez le jardinier?
C’est un personnage qui ne triche pas, qui est en prise directe avec le réel, qui a trouvé du sens à sa vie — ce que recherche justement le personnage du peintre qui, lui, est dans un désert affectif. Le jardinier sait que le sillon qu’il a tracé est droit. Il peut se regarder dans la glace. Il a toujours été honnête, loyal, il n’a fait de mal à personne. C’est un être profondément moral. Il a servi sa vie, et à partir du moment où il a servi sa vie, sa vie a servi à quelque chose. C’est ça qui est touchant humainement — et profondément exemplaire… Les gens comme lui sont rares. Je l’aime bien ce personnage, avec son allure, ses chaussures, ses pantalons, sa mobylette... J’aimais bien me déguiser en lui.
Qu’est-ce qui, selon vous, touche Jean Becker dans la rencontre de ce peintre avec son jardinier?
Il a rencontré beaucoup de gens, c’est quelqu’un de très poreux, de très sensible, il est aux aguets... Quand son père fait Le Trou, ce sont des corps qui vivent. Il cherche à filmer ce mystère-là : pourquoi les gens se mélangent dans la vie. Le sujet, ici, c’est ça aussi. Pourquoi ces deux types se découvrent tout à coup une complicité? Pourquoi un artiste intellectuel, parisien, esthète est touché soudain par cet homme simple? Justement parce que quelque chose résonne en lui. Jean, qui est très nostalgique, qui est très imprégné du cinéma de son père, par les gens qu’il a rencontrés à cette époque-là, cherche à comprendre ce qu’il y avait de plus vrai dans cette société qui n’était pas basée sur la consommation, pourquoi les gens étaient plus dans le travail que dans l’argent, pourquoi ils étaient plus dans le souci de servir leurs vies que dans l’attente que leurs vies ne les servent... Jean est exactement au carrefour de ces générations. Il a vécu dans son époque mais avec ce sentiment de tout ce qu’on a perdu à cause de ces impératifs de performance, de représentation, de reconnaissance... C’est un thème universel, les anciens et les modernes. Il y a même quelque chose de tchékhovien là-dedans, dans cette interrogation sur comment meurt l’ancien monde.
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